Un secret que personne ne doit découvrir...

Hyôri poursuivait sa course rageuse à travers les sentiers forestiers. Elle était tellement déboussolée, son caractère morne avait été secoué par tellement de sentiments différents qu'elle n'arrivait même plus à penser. Son seul but était de s'éloigner le plus loin possible de ce monde qui n'était pas le sien, et aussi du Garçon.
Mais les arbres semblaient refuser sa fuite, et c'est sur l'énorme racine de l'un deux qu'elle trébucha et tomba violemment sur la neige humide.
La jeune fille resta momentanément à terre, la respiration saccadée. Un voile noir passa devant ses yeux pour la seconde fois en une heure et elle s'évanouit. Lorsqu'elle rouvrit les yeux, quelques secondes plus tard, elle se releva prestement et épousseta la neige qui s'était accrochée à son long manteau noir. Elle jeta un œil autour d'elle et soupira :
"Je vois que tu as encore fait très fort, Hyôri. Attends, ce garçon était super mignon, comment t'as pu oser le mettre par terre ?!"
Une quinte de toux vint stopper le discours étrange qui se tenait. Puis il continua :
"Depuis le temps que t'as pas sorti un mot, t'as les cordes vocales complètement éclatées. T'as pensé un peu à moi ? Tu sais que j'aime chanter, pourtant... Bon, je suppose qu'on pourra arranger ça. A présent, on va retourner calmement au camp et faire nos excuses au bishô et à l'autre Machin Rose. Je me fous de savoir que c'est la dernière chose dont t'as envie, cette fois c'est moi qui suis aux commandes.

Ryô-chan est dans la place "

Hyôri, ou plutôt celle qui semblait être une autre personne et se faisait nommer Ryô se retourna pour refaire le chemin en sens inverse. Elle n'avait pas remarqué que durant sa petite tirade qu'elle avait voulu discrète, quelqu'un l'avait observée tout du long.

Gabriel s'arrêta, essoufflé . Hyôri venait de tomber ... Un peu inquiet, il s'avança pour l'aider, mais elle se releva d'elle même, semblant aller bien, et étrangement, commença a parler .

"Je vois que tu as encore fait très fort, Hyôri. Attends, ce garçon était super mignon, comment t'as pu oser le mettre par terre ?!"

/heu ... hein ?/, se dit Gabriel ./qu'est ce qu'il lui prend ? C'est ... c'est comme si elle était une autre personne ./

La jeune fille toussa /oulàlà, la pauvre !/ et reprit :

"Depuis le temps que t'as pas sorti un mot, t'as les cordes vocales complètement éclatées. T'as pensé un peu à moi ? Tu sais que j'aime chanter, pourtant... Bon, je suppose qu'on pourra arranger ça. A présent, on va retourner calmement au camp et faire nos excuses au bishô et à l'autre Machin Rose. Je me fous de savoir que c'est la dernière chose dont t'as envie, cette fois c'est moi qui suis aux commandes.

Ryô-chan est dans la place "

/C'est moi le bisho ? Elle me plait, cette personne, quelle qu'elle soit !/ se réjouit Gabriel . il ne savait pas ce qu'il se passait, mais son sixième sens lui criait que ce qui l'avait attiré dans Hyôri, depuis leur rencontre, était là devant lui à cette instant précis . Tout en l'attitude de la personne devant lui donnait à Gabriel envie de la connaître .

A cet instant, Hyôri (ou pas) se retourna . Gabriel la regarda attentivement, et fini par lui dire, alors qu'elle s'était figée :

"Tu n'es pas Hyôri, n'est ce pas ?"

Il fit un pas en avant,puis deux, sans lâcher la personne des yeux . Il se retrouva à quelques centimètres d'elle, la dominant en taille de très peu . Le jeune homme frissonna, attendant la réponse ...

"Tu n'es pas Hyôri, n'est ce pas ?"

Hyôri (?) sursauta, puis se figea à la vue du garçon dont elle venait clairement de faire les éloges. Il y eut un moment de flottement, puis elle soupira :
"Alah, alah, moi qui voulait me faire discrète... C'est raté !"
Puis elle eut un sourire en coin et embrassa Gabriel sur la joue :
"Celle que tu vois se nomme Hyôri Mugen. Celle que tu entends se fait appeler Ryô. Et laisse-moi te dire que nous sommes deux personnes très différentes... D'ailleurs, je tiens à te dire que tu es très à mon goût ! A présent, je vais devoir laisser la place à l'autre... Finalement, elle n'est pas encore assez faible pour que je reste à sa place. Surtout, fais semblant de rien, on aura sûrement l'occasion de discuter plus tard... "
Elle fit un clin d'oeil dans la direction de son interlocuteur, avant de fermer les yeux, le sourire aux lèvres. Puis elle oscilla dangereusement avant de s'écrouler dans ses bras.
Hyôri ne mettrait que quelques secondes à se réveiller dans une position un peu étrange...

"Alah, alah, moi qui voulait me faire discrète... C'est raté !"

/Comment veux tu te faire discrète aussi, avec un charisme pareil ?/, pensa Gabriel . Il ne croyait pas aux auras et tous ces trucs mystiques habituellement, mais pour le coup, il était prêt à remettre en doute ses certitudes : la jeune fille dégageait vraiment quelque chose de très fort ...

Elle déposa un baiser sur sa joue, et l'endroit qu'elle avait touché le brûla . /Non mais vraiment/, s'admonesta-t-il intérieurement, /ce que tu peux être cliché, mon gars !/

"Celle que tu vois se nomme Hyôri Mugen. Celle que tu entends se fait appeler Ryô. Et laisse-moi te dire que nous sommes deux personnes très différentes... D'ailleurs, je tiens à te dire que tu es très à mon goût ! A présent, je vais devoir laisser la place à l'autre... Finalement, elle n'est pas encore assez faible pour que je reste à sa place. Surtout, fais semblant de rien, on aura sûrement l'occasion de discuter plus tard... "

Ryô ... Ryô . Ce prénom se grava dans l'esprit du jeune homme . Il l'avait tellement dans la tête qu'il ne tilta même pas aux "je te trouve très à mon goût", qui l'aurait normalement fait rougir comme une jeune fille .

Il se débloqua seulement lorsque le corps de Hyôri Mugen lui tomba dans les bras, inanimé un fois de plus . /décidément !/

Il la garda appuyée sur lui mais s'agenouilla pour être sur de ne pas la faire tomber, lui soutenant la tête . Il se pencha doucement vers elle, et mit son oreille tout près de sa bouche essayant d'entendre si elle respirait ...

A ce moment précis, qui n'était certainement pas le meilleur pour les pauvres nerfs d'Hyôri, la jeune fille reprit son souffle brusquement et ouvrit les yeux . Gabriel se redressa rapidement, gêné ... Mais la garda dans ses bras : n'ayant pas vraiment conscience de sa virilité, il se comportait comme l'aurait fait une fille dans son cas, serrant la malheureuse Hyôri contre lui sans percuter que cette attitude était vraiment étrange, surtout au Japon !

Mais c'était que ... En fait, Hyôri ne l'attirait pas comme Ryô, mais il avait un étrange besoin de la protéger . Vraiment, cette personne, ou ces deux personnes, lui feraient perdre la tête ...

Sortant de sa rêverie, il fixa son regard dans celui de Hyôri, attendant un mouvement, une parole . Comprendrait-elle qu'il se comportait d'une manière protectrice, ou croirait-elle qu'il voulait l'agresser ?

NB : le "ce que tu peux être cliché, mon gars !" est pensé en anglais, donc en fait, c'est "guy" ... Un mot qui s'utilise aussi bien pour les filles que les garçons, je crois ...

Hyôri ouvrit brusquement les yeux. Elle sentit quelque chose de chaud tout près d'elle, qui bougea brusquement. Mais la sensation de chaleur ne s'évanouit pas. Elle eut un léger regard sur le côté, et vit le Garç... Gabriel qui la fixait intensément. Et que la chaleur qu'elle sentait n'étaient autres que ses bras autour d'elle.
Garçon... Moi... Bras... Lui...
"C'EST QUOI CE BORDEL ????"
Pensa-t-elle.
Elle glissa vivement vers le bas pour sortir de l'étreinte de ces bras étrangers avant de s'arrêter au niveau du ventre de l'Américain. Puis elle lança ses paumes ouvertes en plein dans son estomac.
Gabriel s'affala sur la neige, mais regardait toujours dans la direction de la jeune fille. Celle-ci tenta d'ailleurs de parler, mais cette situation l'avait tellement remuée qu'elle respirait à grand-peine pour reprendre son calme et bégaya :
"Trois secondes... Pour expliquer... Sinon... Pas autre chose que... Mes poings... Dans ta sale tête de bish..."
Elle se retint avant de prononcer ce mot qu'elle n'avait jamais dit que dans ses pensées. Jamais, au grand jamais, elle n'aurait pu le dire de vive voix. Elle parlait déjà à peine, et elle détestait tout le monde, alors à quoi ce mot lui servirait ? Elle se rendit d'ailleurs compte qu'elle avait pensé ce mot pour la première fois également. En apercevant Gabriel à la gare.
Ses pensées déferlaient à mille kilomètres à l'heure, mais même si son cerveau bouillait sur place, son apparence extérieure laissait bien montrer qu'elle mettrait sa menace à exécution s'il ne lui donnait pas à l'instant une bonne raison de ne pas le faire.
Qu'allait-il donc lui servir pour la calmer ?

/OUCH !/ C'est qu'elle frappait fort, la petite ! Gabriel, pourtant, ne la lâcha même pas des yeux lorsqu'il tomba en arrière dans la neige glacée . Et si elle se re-sentait mal, et si elle s'enfuyait ? Il ne fallait pas qu'il détourne son regard un instant .

"Trois secondes... Pour expliquer... Sinon... Pas autre chose que... Mes poings... Dans ta sale tête de bish..."

Ignorant le dernier mot que Hyôri avait failli prononcer, il ouvrit la bouche pour expliquer la situation ... Se demandant que lui dire . Puis les paroles de Ryô lui revinrent en mémoire : il ne devait rien dire .

"Eh bien, en fait, voilà, heu ..." commença-t-il, son regard alternant très vite entre les yeux de Hyôri et ses poings . "Je voulais m'excuser pour ce qui s'est passé tout à l'heure, en fait ... Enfin, j'ai très envie de te connaître, et je suis désolé de te harceler comme ça, mais je dois dire aussi que quand tu as paniqué, bah ... Je sais pas, j'ai eu envie de t'expliquer, de te rassurer, que tu m'accorde de nouveau ta confiance comme tu l'as fait à la gare ... Bref, là je te suivais pour t'expliquer tout ça, et tu t'es évanouie, et tu es tombée ... Alors je t'ai pris dans mes bras et, tout simplement, j'essayais d'écouter si tu respirais, voilà !"

La longue tirade un peu confuse de Gabriel devait sembler très étrange à Hyôri, surtout pour la partie sur la confiance ... En effet, le garçon avait un gros défaut qui était d'ouvrir son cœur à la première personne venue . Ladite personne, étrangement, flippait assez dans la plupart des cas .

Gabriel fit des yeux de cocker à Hyôri . Il en avait marre qu'elle le repousse, et si elle s'enfuyait maintenant, il sentait qu'au lieu de la poursuivre, il allait tout bêtement se rouler en boule et se mettre à pleurer . /Ha mais c'est pas vrai, elle fait ressortir tous mes caractéristiques féminins à la fois .../ ragea-t-il intérieurement .

"Eh bien, en fait, voilà, heu... Je voulais m'excuser pour ce qui s'est passé tout à l'heure, en fait ... Enfin, j'ai très envie de te connaître, et je suis désolé de te harceler comme ça, mais je dois dire aussi que quand tu as paniqué, bah ... Je sais pas, j'ai eu envie de t'expliquer, de te rassurer, que tu m'accorde de nouveau ta confiance comme tu l'as fait à la gare ... Bref, là je te suivais pour t'expliquer tout ça, et tu t'es évanouie, et tu es tombée ... Alors je t'ai pris dans mes bras et, tout simplement, j'essayais d'écouter si tu respirais, voilà !"
Hyôri rata un battement de coeur. "Me connaître ? Qui en aurait envie ? C'est vrai que je lui ai fait confiance pour m'aider à la gare. Est-ce que ce mec est vraiment normal...?" Elle regarda celui-ci d'un air neutre, et voyait qu'il tentait de l'attendrir avec un regard. Détournant les yeux, elle lui tendit la main pour l'aider à se relever, puis lui tourna le dos pour ne pas qu'il voie qu'elle commençait à rougir (ce qui ne lui était pas arrivé depuis que son frère l'avait complimenté sur sa dernière création, c'est-à-dire depuis un bon moment...). Elle mit ses mains dans ses poches avant de marmonner :
"Excuse...moi. Personne... m'avait jamais... dit ça. Toujours été seule alors... Pas très douée... Pour les relations humaines."
Ses cordes vocales n'étaient pas encore habituées à fonctionner, alors elle était obligée de parler de cette manière pour un moment. Elle espérait seulement qu'il n'allait pas la prendre pour une attardée qui ne savait pas aligner trois mots. "Et depuis quand je n'espère pas qu'on s'éloigne de moi et qu'on me laisse tranquille ?"
Elle baissa la tête et regarda ses pieds, ne sachant s'il fallait clairement proposer de rentrer ou si elle pouvait commencer à s'éloigner.
"Décidément, je sens que ces vacances vont me paraître longues..."

Gabriel accepta avec joie la main que lui proposait Hyôri pour l'aider à se relever . Lorsqu'elle se détourna, il eût un sourire doux qu'elle ne vit pas .

"Excuse...moi. Personne... m'avait jamais... dit ça. Toujours été seule alors... Pas très douée... Pour les relations humaines."

Il sentait, à sa voix éraillée, qu'elle ne parlait vraiment pas souvent . Il se sentait flatté qu'elle ai enfin décidé de lui répondre d'une manière civilisée, se disant que ce traitement devait être réservé aux personne qu'elle en jugeait dignes, et seulement elles . Et se dire qu'elle l'en jugeait digne mettait vraiment Gabriel de bonne humeur .

"Ne t'inquiète pas, j'étais comme ça aussi il y a quelques années ! Il a fallut que j'habite a San Fransisco pour me ... comment dire ... sociabiliser !"

Voyant qu'après ces explication sûrement gênantes pour elle, la jeune fille ne savait plus quoi faire, il prit l'initiative .

"Bon, allez, je te propose de rentrer ... Je suis sensé être le président du club d'arts littéraires, et il faudrait que je commence à m'en occuper . Et si possible rencontrer d'autres personnes importantes dans le camp, comme les présidents des autres clubs ... Qu'en dis tu ? On y va ?"

Gabriel lui fit un sourire aimable . Il sentait que ces vacances allaient passer très vite !

"Ne t'inquiète pas, j'étais comme ça aussi il y a quelques années ! Il a fallut que j'habite a San Fransisco pour me ... comment dire ... sociabiliser !"
"Pas sûr que tu aies été vraiment comme moi mais bon, j'apprécie", pensa-t-elle.
"Bon, allez, je te propose de rentrer ... Je suis sensé être le président du club d'arts littéraires, et il faudrait que je commence à m'en occuper . Et si possible rencontrer d'autres personnes importantes dans le camp, comme les présidents des autres clubs ... Qu'en dis tu ? On y va ?"
Hyôri fut contente de ne pas avoir à se prendre plus la tête quant à la suite des évènements. Elle percuta au mot "président" et se demanda s'il fallait lui dire qu'elle... Oh et puis en quoi ça l'intéressait, après tout ? En plus, c'était pas demain la veille qu'elle ferait suivre une conversation d'elle-même si on n'avait pas vraiment besoin de sa réponse. Il verrait bien un jour qu'elle était à la tête du club mode, pas besoin de lui faire un dessin. Elle vit le jeune Américain lui faire un petit sourire aimable. Elle ne comprenait pas vraiment pourquoi, mais bizarrement il réchauffa quelque peu son cœur glacé.

Et c'est ainsi qu'il se dirigèrent vers la sortie de la forêt...

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[RP Interrompu.]

(Gabriel Sands est mis en tant que personnage vacant libre.)