Installation discrète (ou pas ?) [Terminé]

Hyôri posa son sac sur son lit avec un léger soupir. Enfin, ce qui allait être son lit durant... Elle ne préférait pas penser au temps qu'elle passerait dans cet endroit surpeuplé et rempli de gens souriants. Trop flippant pour elle. Elle jeta un regard à la pièce : un lit à l'air confortable, une armoire pour les vêtements, une table de chevet avec une petite lampe et... Tiens, une enveloppe ?
La jeune fille sortit son petit canif et entreprit d'ouvrir la lettre avec lenteur. Elle déplia la missive noircie d'une écriture délicate légèrement incurvée et lut :

Chère Hyôri,
je te souhaite la bienvenue dans le camp de Neverland. J'espère sincèrement que tu t'y plairas et que tu te feras beaucoup d'amis. "C'est quoi cette blague ? Elle est censée me connaître..." Comme tu dois le savoir, je t'ai nommée à la tête du club mode. Tu devras donc y organiser quelques activités, en guider les membres et tout gérer ! C'est une grande responsabilité que je te confie, mais je sais que tu sauras t'en montrer digne. "Ah ouais ?" Je compte sur tes talents pour que les autres puissent en profiter. Si jamais il y a le moindre problème, n'hésite pas à m'en faire part. Sur ce, passe de très bonne vacances à Neverland ! "Ouais, les meilleures de ma vie..."
Mme la Directrice, Amely Ridley

Hyôri posa la lettre sur la table de chevet. Ses bagages étaient rangés, elle n'en avait pas beaucoup. Elle attrapa donc son livre du moment et alla dans le petit salon qu'elle avait traversé en rentrant pour lire dans l'un des confortables canapés à disposition.
Elle avait complètement oublié qu'elle ne serait pas seule dans le bungalow...

Gabriel était discrètement rentré derrière Hyôri qui avait l'air de l'avoir oublié . Repérant son nom sur la porte d'une des chambres (celle à côté de la chambre de la jeune fille !), il alla déposer ses affaires en vrac sur son lit . Il vérifia son allure dans le miroir (/mon Dieu, ces cheveux !/ pensa-t-il, catastrophé) puis ressorti dans la salle commune, un petit salon douillet garni d'une cheminée, de quelques tables et quelques fauteuils . Hyôri était déjà là, dans un canapé . Elle semblait plongée dans la lecture d'un livre dont Gabriel n'arrivait pas à lire le titre . Le jeune homme ouvrit silencieusement une fenêtre, s'alluma une cigarette, a moitié penché vers l'extérieur pour ne pas enfumer la pièce, à moitié vers l'intérieur pour dévisager la jeune fille . Au bout de quelques minutes, il se décida a parler .

"Enfin au calme, hein ? Tu m'as l'air d'une fille plutôt posée, mais quelque chose en toi me donne envie de te connaître . Tu voudrais bien qu'on fasse connaissance ?"

Aïe, sa franchise naturelle avait encore frappé ! Elle allait se sentir agressée, à coup sûr ! Il redoutait sa réaction ...

Hyôri ne faisait pas attention à la légère odeur de cigarette qui venait lui chatouiller les narines. Sa capacité à se déconnecter de la réalité était à présent si développé chez elle que sa maison pourrait prendre feu... Avec elle dedans. Ce n'est que lorsqu'elle entendit une voix (MASCULINE ??) qu'elle émergea.
"Enfin au calme, hein ? Tu m'as l'air d'une fille plutôt posée, mais quelque chose en toi me donne envie de te connaître . Tu voudrais bien qu'on fasse connaissance ?"

Elle fut tellement surprise qu'elle lâcha son livre qui atterrit sur le parquet avec un "toc" bruyant. Elle écarquilla les yeux dans la direction de celui qui venait de lui parler et vit le Garçon de la gare. Qui s'était aussi assis à côté d'elle. C'était quoi déjà son nom ? Un nom d'archange... Gabriel. Ah oui c'est ça. Et maintenant il est là aussi. Est-ce que c'est un rêve ou...
MON DIEU !

Le Garçon en question n'eut pas le temps d'ajouter quoi que ce soit qu'elle était déjà partie dans le couloir en direction de sa chambre. Un "VLAN" retentissant confirma la destination de la jeune fille. Désormais, elle allait rester ici et personne ne la ferait sortir. Une petite grève de la faim n'a jamais fait de mal à personne... De toute façon, elle partirait quand tout le monde aura le dos tourné. Surtout lui. Ohmondieu, ohmondieu, ne me dit pas que...
Il va dormir dans ce bungalow ?

Un voile noir se forma devant les yeux de Hyôri et elle perdit connaissance. Elle n'était pas habituée à ressentir autant d'émotions en même temps...

Un gros "BOUM" se fit entendre dans le couloir... La porte ne s'en remettrait jamais !

... Mais ... Mais, qu'est ce que c'était que cette réaction ? Il se regarda rapidement dans un glace sur le mur d'en face : oui, il avait toujours figure humaine ... Mais alors qu'est ce qui avait pu faire fuir la jeune fille ainsi ? Elle avait des problèmes avec les hommes ? Ou tous les autres humains en général ?

Un instant, Gabriel hésitât . Devait-il la poursuivre ? S'il avait été dans une humeur timide, il serait retourné dans sa chambre et n'aurait plus jamais essayé d'approcher la jeune fille . Manque de chance pour celle-ci, aujourd'hui il était de bonne humeur, et têtu ! Il marcha donc jusqu'à la porte de la chambre de Hyôri, et y frappa avec vigueur .
N'obtenant pas de réponse après plusieurs minutes, il s'inquiéta . Elle n'aurait pas sauté par la fenêtre ? Vidé la pharmacie ? Utilisé un pistolet silencieux qu'elle aurait emmené avec elle pour se protéger de la CIA qui la poursuivait ? A ce point de sa réflexion, Gabriel se dit qu'il avait vraiment une imagination trop fertile . Pourquoi ne pas tout simplement rentrer pour vérifier qu'elle allait bien ?

"Hy ... Hyôri ?" appela-t-il doucement en rentrant dans la chambre "ça va ?"

Il passa la tête dans l'embrasure, et découvrit la jeune fille au sol . Paniqué, il se précipita vers elle, vérifiant qu'elle respirait : oui, ça allait, elle n'était qu'évanouie . Il la souleva avec aisance et l'allongea sur le lit, se penchant au dessus d'elle . Cette fille l'intriguait de plus en plus !

Ah, enfin, elle battait des paupières : faites qu'à son réveille elle ne panique pas de nouveau et lui parle enfin !

Suki descendit le bus en un grand saut, puis se jeta dans le compartiment pour prendre sa valise qui se trouvait tout au fond. Sur le coup, la robe avait pu se soulever et dévoiler son sous-vêtement mais, heureusement, elle avait brillament pensé à enfiler un mini-short au-dessous... au-cas-où. La jeune fille se tortilla jusqu'au fond, l'empoigna puis ressortit, un peu décoiffée. Elle posa la valise parterre, resserra ses deux mini-couettes, frotta le bas de sa robe puis tira la poignée de sa valise à roulettes pour se diriger vers l'accueil accompagné du son des grelots (un bruit que tout le Camp ne tarderait pas à reconnaître d'ailleurs). Hyôri était partie vers les Bungalows suivie de près par Gabriel, et Suki fit un large signe de la main à June qui la croisait pour, à son tour, partir vers l'intérieur de Neverland. Celle-ci entra à l'accueil puis se mit à poser plein de questions à la caissière, après que celle-ci lui aie remis les clés de son Bungalow N°1 : "Y'a-t-il beaucoup d'inscrits au Club Scénique ? Avons-nous des douches dans les Bungalows ou sont-elles communes ? Les logements sont-ils mixtes ?", tout en étant agrémenté bien sûr d'anecdotes sans intérêt sur son enfance. La jeune femme étant plutôt bavarde et sympathique elle aussi, les deux discutèrent de choses et d'autres pendant une bonne vingtaine de minutes, jusqu'à ce qu'une belle file de clients se forme derrière Suki. Après avoir échangé son numéro de portable avec celui de la femme, Suki s'en alla en trottinant vers le Bungalow N°1 .*Le Bungalow Numéro Un, le premier des Bungalows, le premier construit, le premier du chemin... Waouh, quelle classe !* Se disait-elle en marchant joyeusement. Tout en se dirigeant vers le coin des logements, celle-ci jetait des regards curieux tout autour d'elle, en souriant sans cesse. Un groupe d'amies grignotaient sur l'herbe, une fille mangeait un onigri, seule sur un banc. Suki regarda sa montre à paillettes roses et violettes : c'était vrai, il était déjà seize heures... mais Suki n'avait pas faim. On ne peut pas dire que c'était une "morfale", bien qu'elle aimait manger de bonnes choses. Dans la cuisine, c'était la nouveauté, la diversité du goût qu'elle aimait : mélangez quelques aliments simples et vous obtiendrez un met des plus raffinés gastronomiquement... De la magie ! Suki, déjà perdue dans ses pensées, fut ramenée à la réalité par Kokoro qui sauta soudain de son épaule. Celle-ci s'arrêta net puis regarda derrière elle en souriant : son lapin sautillait dans tous les sens, essayant d'attrapper des flocons aussi blancs que lui. Il commençait à neiger.

*Nya ! De la NEIGE ! Cela faisait si longtemps... Deux ans, trois peut-être ? Je sens d'ici le temps des batailles de boules de neige, le patin à glace, les bonhommes de neige, la féérie de l'hiver qui commence à arriver ! Ahh, j'aime l'hiver...* Celle-ci se joignit à Kokoro puis, levant son visage vers le ciel, bouche ouverte, elle se mit à essayer d'avaler des flocons de neige. C'était si agréable de sentir ces étoiles glacées fondre dans la bouche... Et que ce serait beau, quand le paysage serait enneigé... car, entouré ainsi de la nature, sans passages de voitures, la neige ne pourrait que tenir. Et au fil des heures, l'herbe serait parsemé de blanc, les feuilles seraient alourdies des flocons, et puis Suki aurait maintenant une bonne raison d'essayer ses nouvelles bottes bouffantes roses. Elle adorait sentir la résistance de la neige solidifiée, le petit "crac" que ça faisait à chacun de ses pas... C'est dans ces moments là qu'elle ne disait qu'il n'y avait pas plus beau que l'hiver. Mais vraiment, le véritable hiver, avec les patinoires installées sur les lacs, les batailles de neiges surgissant de partout, et bien sûr les stations de ski faisant de très beauxprofits.
La jeune fille dirigea son regard vers les montagnes : y avait-il beaucoup de neige là-haut ? Si tout allait bien, elle ne tarderait pas à savoir. Suki adorait faire de la luge, du ski et du snowboard, aussi (bien qu'elle n'était pas... très douée, on va dire). Oh, et bien sûr, il y avait les Chants de Noël ! Suki respectait cette tradition depuis son pus jeune âge et elle récupérait toujours un peu de sous à la fin de la journée. Enfin, plus elle gandissait, moins on tolérait ses chants. Que c'était laid de vieillir...
Soudain, la jeune fille se rappela que sa nouvelle amie lui avait dit qu'il y avait déjà deux personnes récemment installées dans le Bungalow. Et pourquoi ne se présenterait-elle pas de façon originale ? Une idée lui vint à l'esprit. Une très bonne idée. Suki arriva dans le Bungalow. Elle engouffra les grelots dans la valise et en ressortit deux feuilles de paroles d'une chanson. Puis, sans aucun bruit, elle ouvrit la porte, posa sa valise, entra, referma la porte puis, après avoir entendu du bruit dans la pièce voisine, elle rajusta sa robe et sa coiffure. Celle-ci prit la pose puis, après avoir ouvert la porte à la volée, elle se mit à chanter en lancant des paillettes partout et en agitant son bonnet à oreilles de chat :

"Djingeul bailz, djingeul bailz,
Djingeul aul ze way...
Ô wat feune it is thou waïde
Inne eu oine-orse oppaine slaigue, Ô...
Djingeul bailz, djingeul bailz,
Djingeul aul ze way...
Ô wat feune it is thou waïde
Inne eu oine-orse oppaine slaigue.

Eu daiy ow thou euguo
Aï zougt aïd taike eu waïde
Ainde soune Misse Fanny Bwaïtte
Wose sitide baï maï saïde;
Zeu Orsse wause line ainde lank
Misfortune simde his lotte,
Oui wanne intou eu dwiftide banque
Ainde zère oui gotte eupsotte."

Elle chantait à tue tête une chanson très célèbre de Noël, qu'elle avait jusqu'ici très peu chanté. Le problème n'était pas qu'elle chantait mal, au contraire, mais elle avait un hideux accent anglais, ce qui faisait plus penser à un sketch qu'à une chanson traditionnelle qu'elle voulait chanter avec fierté, espérant que les deux personnes, se prenant au jeu, lui donne quelque pièce. Et elle continuait le massacre, sans sembler remarquer que la position dans laquelle se trouvait les deux personnes pouvait faire penser à quelque chose de... compromettant ? En fait, Suki ne sembla pas non plus reconnaître que c'étaient Hyôri et Gabriel, les personnes qu'elle avait découvert à peine une heure plus tôt, étant dans son délire quotidien.

".......his lotte,
Oui wanne intou eu dwiftide banque
Ainde zère oui gotte eupsotte."

"Mais faites taire l'abrutie qui massacre cette chanson, ou je vais commettre un m..."

PAF !

Hyôri s'était réveillée sur le magnifique son de la voix dissonante de Miss Frou-Frou, et avait brusquement relevé la tête pour se cogner... Contre celle de Gabriel. Un petit temps pour la douleur, un autre pour comprendre que le garçon était penché au-dessus d'elle, et qu'elle-même était allongée sur un lit... Pas vraiment besoin de plus pour déclencher une réaction assez violente de la part de la jeune fille.
Hyôri n'était pas du genre à crier quand on l'agressait, en ayant l'habitude. Elle avait appris à se défendre seule. Dans un dôjo, entre autres. Elle attrapa donc ce qu'elle pensa être un bras, et fit chuter le jeune homme à terre avant de se ruer à l'extérieur en bousculant le Truc Rose si violemment qu'elle la fit également tomber. Elle ressentait un mélange de rage, de peur et de honte qu'elle allait devoir libérer quelque part où elle pourrait se défouler tranquillement, autrement dit : loin.
Elle sortit et se dirigea donc vers la forêt qui bordait les alentours, sans penser aux conséquences de ses actes précédents. Elle n'était plus vraiment elle-même, à vrai dire... Qu'allait-il lui arriver par la suite ?

PAF !

/AIEUH !!!/ La tête de la jeune fille avait violemment heurté celle de Gabriel, qui l'avait tournée vers la nouvelle arrivante massacrant une chanson de noël .

" What da fu..." commença-t-il, lorsque Hyôri, avec un drôle d'éclat dans les yeux, lui agrippa le bras et le mit à terre

/RE-AIEUH !!!/

Gabriel, la voyant quitter la pièce à toute vitesse, se releva tant bien que mal ...

"Pas besoin de courir, je te rattraperai ..." chuchota-t-il, avant de dire plus haut : "désolée, Pinky, tu chante super bien mais là j'ai une urgence !" tout en faisant un clin d'oeil à la jeune fille qui semblait les avoir enfin remarqués .

Puis il sorti de la pièce en courant , pour rattraper Hyôri qui avait prit un peu d'avance, et se dirigeait vers la forêt.

/H.S. : --> Vers la forêt . /

Alors que Suki remuait le grelot de sa valise avec énergie, elle entendit un profond et fort bruit, comme si quelqu'un s'était cogné à quelque chose... ou à quelqu'un. Celle-ci ouvrit les yeux et se rendit compte que deux des trois personnes qu'elle avait rencontré à la gare, la fille au MP3 et le garçon trop kawaii, se trouvaient dans la pièce . Gabriel se trouvait juste au-dessus de Hyôri Mougaine, qui était allongée sur ce qui semblait être son lit. Comment pouvaient-ils s'être retrouvés comme ça ? Etait-ce un jeu ? Tout en se posant des multiples questions en enviant la situation dans laquelle se trouvait Hyôri, elle continuait de chanter son célèbre chant de Noël dans une langue qui ressemblait vaguement à l'Anglais. Mais soudain, la jeune fille qui semblait prendre conscience de ce qui se passait mit son âme-soeur à terre et sortit précipitemment du bungalow en la faisant tomber en arrière. Suki, sonnée, resta un moment immobile en se demandant pourquoi Mougaine était partie comme ça puis se releva en époussetant sa tenue. Gabriel Sands s'en alla à son tour en courant alors Suki s'élança à la suite, en gardant sa partition en main et en soulevant légèrement sa longue robe pour mieux courir.

*Une course, hein ? C'est moi qui vais arriver la premièreuh !

* pensa-t-elle.

Celle-ci continuait à courir en haletant : la fille au MP3 était largement en tête -Suki n'aurait pas imaginé qu'une personne de son gabarit pût courir aussi vite- mais elle commencait à doubler Gabriel. Tout en courant, ils se regardèrent et elle lui fit un clin d'oeil. Mais, soudain, la jeune fille trébucha sur une branche à la lisière de la forêt et tomba à la renverse dans la fine couche de neige qui s'était formée parterre. Elle resta alors comme ça, à regarder les flocons de neige tomber avec admiration. Quelques secondes plus tard, Suki sentit des pattes parcourr son corps et Kokoro bondit juste devant elle. Celle-ci se mit à rire, se retourna et bougea ses mains et ses jambes pour faire l'ombre d'un ange sur la neige.

-Ah, Kokoro... c'est beau la neige

, lui dit-elle doucement. Elle avait complètement oublié cette course, et les deux personnes devaient être déjà bien devant.

» Une lueur rose dans la Gare [Terminé]
» 12° : ~ Votre cadOow" de Noweel --> Hiro Kanabe. [ Pas terminé x'D ]